Selon de nouvelles données, la traite des personnes demeure un défi important au Canada.
Toronto (Canada), le 27 juillet 2023 – La Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes a identifié 1 500 cas de traite de personnes depuis son lancement en mai 2019. Les données récemment publiées montrent que le nombre de cas a fluctué entre 251 et 460 cas par an. Pendant cette période, la Ligne d’urgence a soutenu 2 170 victimes et survivant.e.s de la traite des personnes. Les victimes/survivant.e.s constituaient le principal groupe d’appelants – environ 37 % – s’adressant au service confidentiel et centré sur la personne de la Ligne d’urgence.
Bien que la traite des personnes se produise partout au Canada, la plupart des situations de traite divulguées à la Ligne d’urgence se sont produites dans de grands centres urbains comptant plus de 100 000 habitants. Environ 13 % des cas de traite signalés se sont produits dans des municipalités peu peuplées. La majorité des incidents de traite divulgués à la Ligne d’urgence ont eu lieu en Ontario, en Alberta, en Colombie-Britannique et au Québec.
Autres constatations incluent:
- La Ligne d’urgence a reçu un total de 12 706 appels et identifié 1 500 cas de traite des personnes entre 2019 et 2022. Le volume d’appels n’a cessé d’augmenter d’année en année.
- Le personnel de la Ligne d’urgence a fourni plus de 1 400 références de programmes et de services en rapport avec une situation de traite des personnes.
- L’aide en matière de refuge/logement était la plus demandée parmi les victimes et les survivant.e.s de la traite des personnes qui ont contacté la Ligne d’urgence. La gestion des cas et les conseils de soutien étaient également très demandés dans les situations de traite des personnes.
- La traite des personnes à des fins sexuelles et le travail forcé étaient les formes les plus courantes de traite de personnes au Canada (1 029 cas de trafic sexuel et 88 cas de trafic de travail ont été divulgués). Le travail forcé est probablement sous-déclarée au Canada.
Bien que le Centre ne recueille pas de données démographiques sur tous les appelants de la Ligne d’urgence, nous savons que les communautés historiquement marginalisées sont sous-représentées dans les données, notamment les peuples autochtones, les membres de la communauté 2SLGBTQIA+, les personnes noires et les travailleur.euses migrant. Nos données sont uniquement basées sur les informations fournies volontairement par les appelants.
Les données confirment également que les victimes/survivant.e.s dépendent des services sociaux pour guérir de la traite des personnes et d’autres traumatismes anciens. Le personnel de la Ligne d’urgence a rencontré des difficultés pour connecter les victimes et les survivant.e.s aux services de soutien appropriés. Des décennies de financement insuffisant de services essentiels comme le logement – combinées aux pressions que la COVID-19 a exercé sur le filet de sécurité sociale du Canada – ont laissé les fournisseurs de services se débattre pour soutenir les populations à risque et marginalisées de notre pays. De plus, les survivant.e.s des régions rurales, nordiques et éloignées n’ont souvent pas un accès égal aux services essentiels à leur rétablissement. Des investissements fédéraux, provinciaux et municipaux supplémentaires sont désespérément nécessaires.
« Bien que seul un sous-ensemble de tous les cas de traite de personnes au Canada a été capturé dans nos données, nous constatons des tendances claires à travers le pays », a déclaré Julia Drydyk, directrice générale du Centre canadien pour mettre fin à la traite des personnes. « Par exemple, les services existants ne suffisent pas à aider ceux qui portent plainte et sortent de leur situation de traite. Guérir d’un traumatisme lié à la traite est un parcours complexe et difficile. Renforcer la capacité des organisations de première ligne à servir les victimes et les survivant.e.s de la traite des personnes peut garantir que personne ne soit laissé de côté. Les victimes et les survivant.e.s de la traite des personnes devraient avoir un accès immédiat aux soutiens dont ils ont besoin, peu importe où ils se trouvent au Canada.
Pour de plus amples renseignements ou pour des entrevues, veuillez communiquer avec:
Aziz Froutan
Gestionnaire des communications
Le Centre canadien pour mettre fin à la traite des personnes
afroutan@ccteht.ca
647-714-2527
À propos du Centre canadien pour mettre fin à la traite des personnes:
Le Centre est un organisme de bienfaisance national dévoué à la lutte contre la traite de personnes au Canada. Nous collaborons avec des intervenants et des organisations partageant les mêmes points de vue, dont des organismes à but non lucratif, des sociétés, des gouvernements, et des survivant.e.s et des victimes de la traite de personnes afin de faire progresser les pratiques exemplaires, de supprimer le chevauchement des tâches partout au pays et de permettre une coordination intersectorielle en fournissant un accès aux réseaux et aux compétences spécialisées. En 2019, le Centre a lancé la Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes au 1-833-900-1010, un accès multilingue 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 à un espace sûr et confidentiel pour accéder à l’aide et se connecter aux services.
Qu’est-ce que la traite de personnes?
La traite des personnes implique généralement le recours à la force, à la fraude ou à la coercition pour exploiter des individus et les forcer à fournir du travail ou des services, y compris des services sexuels, au profit de quelqu’un d’autre.
Pour de plus amples renseignements concernant l’information présentée dans l’infographie tendances de la traite des personnes au Canada (2019-2022) ou à propos du Centre canadien pour mettre fin à la traite des personnes, veuillez communiquer avec : media@ccteht.ca